Visite de l’Université Amrita, dans le Kerala (Inde), du 16 au 22 août 2019.
Contexte : j’ai été mis en contact avec Mme Bhavani Rao, titulaire de la Chaire Unesco de l’Université Amrita[1], en avril 2019, par une ONG travaillant sur le thème de l’accueil des migrants, Mme Bhavani Rao ayant monté un projet éducatif à très grande échelle et ses travaux étant liés à ce que j’essaie de mener depuis plusieurs années à Nantes (projets Class’Code, X5GON, Chaire Unesco,…). A la suite des contacts pris j’ai souhaité voir sur le terrain ce qui se passait et ai profité un déplacement en Chine pour faire un arrêt au retour.
J’ai donc effectué cette mission pour le compte de la Chaire Unesco et ne représentais que celle-ci. La richesse des contacts pris, la qualité des dispositifs tant d’enseignement comme de recherche de l’Université Amrita, ainsi que son classement international, sa volonté de coopérer, la diversité des thématiques, la complémentarité assez naturelle avec certains de nos projets est évidente.
Concernant l’Université Amrita.
Cette Université est la meilleure Université privée Indienne. Elle se situe autour de la 600e place au niveau mondial. Dans les domaines du numérique elle est particulièrement bien placée. Elle collabore déjà (signature de MoU couvrant des échanges d’étudiants, des co-encadrements, des cours à distance, des masters en commun…) avec une 30aine d’Universités Américaines (parmi lesquelles Stanford, Berkeley, CMU, …), et en Europe l’EPFL, Mines ParisTech, Grenoble, Kings College, UPC,… Elle est classée première en inde pour ses start-ups, dépose de nombreux brevets aux USA, etc. Elle collabore ou a collaboré par le passé avec Nantes (Centrale et Polytech).
La particularité très spécifique de cette Université est qu’elle est très fortement adossée à l’ONG « Embracing the World ». Celle-ci effectue un travail extraordinaire en Inde mais aussi au-delà (elle est par exemple très présente au Bangladesh, sur la question des réfugiés Rohingais). On estime à 10 millions de personnes le total des gens qui sont aujourd’hui aidés directement par cette fondation. Cet adossement fait que la très grande majorité des projets de l’Université ont un objectif humanitaire, visant à la fois à aider concrètement des populations (gestion de l’eau, des risques naturels, de l’éducation, de l’énergie), à proposer des montages de projets sur le terrain par les étudiants et un retour à la recherche (la plupart des projets donnent lieu à publications). Ce montage assez exceptionnel est avant tout le travail d’une personne encore plus extraordinaire : Amma est le guide spirituel, à la fois directrice de la fondation et chancelière de l’Université. Il est difficile d’écrire en quelques lignes ce que cela signifie et comment cela fonctionne. Pour avoir parlé avec Amma, je peux simplement dire qu’il s’agit d’une personne dotée d’une intuition hors du commun, entourée par des gens de très haut niveau (beaucoup ont fait une première carrière dans les meilleures Universités Nord-Américaines) qui implémentent avec brio ces intuitions. Il faut bien comprendre le contexte de l’Inde, mais même comme cela, c’est compliqué…
Lors de la visite, j’ai pu rencontrer u grand nombre de chercheurs dont les projets étaient passionnants. J’ai également donné un séminaire sur l’enseignement de l’Intelligence artificielle.