Dans la continuité des précédents articles de cette série, nous vous présentons aujourd’hui des actualités ou informations découvertes récemment, en lien avec l’éducation ouverte, le libre et l’ouverture de manière générale.
Contribuer à la plus grande base de connaissances libre du monde…
… c’est possible, et le MOOC Wikidata vous permet d’apprendre à le faire !
Cette année, il s’agit de la seconde édition de ce MOOC, qui aura lieu jusqu’au 31 décembre.
Quelques informations clés :
- accessible à toute personne intéressée ;
- pas de prérequis nécessaire, si ce n’est une connexion Internet ;
- suivi du MOOC à son propre rythme ;
- inscription gratuite.
Pour en savoir plus et s’inscrire, RDV sur les pages suivantes :
- https://formations.wikimedia.fr/courses/course-v1:WikimediaFrance+MWd-1+2022/about
- https://www.wikimedia.fr/inscrivez-vous-au-mooc-wikidata/
Chaque semaine, un agenda du Libre
Une découverte que nous avons faite récemment : le site LinuxFr.org, qui est géré par l’association LinuxFr, membre de l’April.
Sur ce site francophone communautaire, de nombreuses ressources et informations sont partagées : dépêches, liens, journaux. Il y a également des forums et pages wiki.
Parmi ces contenus divers et variés, nous nous focalisons aujourd’hui sur l’Agenda du Libre, qui est le calendrier hebdomadaire listant plusieurs événements liés au Libre.
Lorsque nous publions cet article, voici par exemple le plus récent Agenda publié sur le site LinuxFr.
Le Togo s’engage dans l’Éducation Ouverte
C’est une belle initiative qui vient de voir le jour dans ce pays avec l’introduction de Ressources Éducatives Libres (REL).
En effet, divers acteurs de l’éducation se sont réunis, lors d’un atelier de la commission nationale de l’UNESCO, en août 2023, afin de valider un plan stratégique en plusieurs volets. Le premier volet fait référence à la production de REL, le deuxième concerne l’intégration de ces ressources dans le système éducatif existant. Enfin, le dernier volet concerne la diffusion, de manière à ce que ces ressources soient largement accessibles aux bénéficiaires, enseignant·es et élèves compris, en particulier pour les niveaux primaire et secondaire.
Ce document stratégique est prometteur pour la suite et synonyme d’une transformation éducative, offrant une éducation de qualité et équitable. Le mot de la fin pour Ayaba Edwige Akouété, secrétaire générale de la Commission Nationale togolaise pour l’UNESCO :
“Les ressources éducatives libres, tout en permettant de répondre aux besoins de chaque apprenant, favorisent efficacement l’égalité des genres.“
Ayaba Edwige Akouété
Nous avons hâte de connaître la suite de cette nouvelle histoire de REL au Togo et des premières retombées.
Plus d’enseignant·es connaissent et utilisent les REL
C’est ce que montrent les résultats de cette récente étude menée aux États-Unis, par Julia et Jeff Seaman, sur 2 483 enseignant·es et 641 administrateurs dans les 50 états américains (étude complète accessible ici).
Elle révèle notamment une augmentation sensible de l’utilisation des REL par les professeur·es (environ 29 % d’entre elles/eux les utilisent en classe) ainsi qu’une forte connaissance des REL (72% des enseignant·es).
L’augmentation de l’utilisation des REL est due à deux raisons principales : la prise de conscience que ces contenus offrent du matériel de cours plus abordable, et le fait que les enseignant·es deviennent de plus en plus à l’aise avec la recherche et l’utilisation de ressources en ligne.
Par ailleurs, même si les manuels imprimés ont encore la préférence de nombre d’enseignant·es, ils/elles reconnaissent la grande flexibilité qu’offrent les formats numériques aux étudiant·es.
La notion “d’accès inclusif“, qui se réfère aux éditeurs proposant des abonnements permettant à chaque étudiant·e d’un cours d’accéder à une version numérique d’un manuel, est encore peu connue, mais son utilisation reste stable.
Julia et Jeff Seaman s’attendent à une croissance continue de l’utilisation des REL et des outils numériques, mais notent que de nombreuses start-ups de l’éducation numérique n’ont pas encore percé dans le domaine de l’enseignement supérieur.
Des bourses pour encourager à l’utilisation des REL
L’Université d’Oklahoma lance ses “2023-24 Incentive Awards Available for Faculty Teaching with OER“. Au total, ce sont 190 000 $ de prix donnés sous forme de bourses pour les enseignant·es :
- 500 $ pour un cours dont le support est une REL ;
- 1500 $ pour un cours dont le support est formé de deux (ou plus) REL combinées et assemblées en un manuel ;
- 3000 $ pour une nouvelle REL utilisée comme support.
Et il reste encore plusieurs catégories !
Pour mieux comprendre ce dispositif, nous avons contacté l’Université et appris que ces bourses sont financées par l’Université sur fonds propres et qu’elles peuvent aussi constituer une prime pour les enseignant·es concerné·es.
Ce qu’il faut noter est que la somme totale démontre l’importance de l’enjeu et le fait qu’utiliser une REL (plutôt qu’un livre classique) est déjà une réussite.
En lien avec cette initiative, nous pouvons également citer le Programme d’intégration des REL mis en place au sein du eCampusOntario. Pour en savoir plus, cf. https://openlibrary.ecampusontario.ca/fr/integrating-oer-program/.
Quand l’open source se retrouve entre de mauvaises mains…
Deux articles qui font réfléchir (cf. The New York Times et lebigdata.fr) sur les technologies de reconnaissance faciale, l’éthique et les enjeux de confidentialité.
En effet, il y a une quinzaine d’années, Google et Facebook travaillaient sur des technologies de reconnaissance faciale inédites. Néanmoins, ces dernières ayant été jugées trop dangereuses, les développements ont été arrêtés. Des start-ups ont même été rachetées afin d’éviter que ce type de technologies ne soient commercialisées.
Mais, plus récemment, des entreprises comme ClearView et PimEyes ont travaillé sur le même type de technologies et les ont commercialisées. Cela a été rendu possible, entre autres, grâce à l’utilisation d’outils open source. La mise à disposition de ces derniers était pourtant motivée par des intentions louables…
“We do not support the use of this project in applications that violate privacy and security. We are using this to help cognitively impaired users sense and understand the world around them.”
OpenFace cf. https://cmusatyalab.github.io/openface/
Selon les informations communiquées sur le site de l’entreprise, ClearView serait réservé : aux forces de l’ordre pour perturber et résoudre la criminalité (ce qui interroge par ailleurs sur les systèmes de vidéosurveillance algorithmique : cf. par exemple le cas de Marseille) ; aux institutions financières, aux entreprises de transport et à d’autres entreprises commerciales pour vérifier les identités, prévenir la fraude financière et le vol d’identité.
En ce qui concerne PimEyes, l’outil est accessible à tout le monde…
Au sein de la Chaire, bien que nous soyons de fervent·es partisan·es de l’ouverture et du libre accès des ressources et outils, nous pensons qu’il est également important de sensibiliser à ces enjeux et réalités on ne peut plus actuels…
À noter que ces types de dérives n’existent pas à cause de l’open source, mais en raison des intentions contestables des personnes qui s’en servent.
Enfin, si l’idée vous venait de vouloir tester PimEyes, nous ne saurions trop vous conseiller d’y réfléchir à deux fois avant de communiquer votre photo… 😉
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