C’est en ce moment la Slovénie qui occupe la Présidence de l’Europe. Avant de passer le relais à la France dans quelques semaines, la Slovénie met en avant des questions qui nous intéressent : l’éducation et le rôle de l’intelligence artificielle.
Ces 9 et 10 novembre la Slovénie organisait un événement important appelé DigiEduHack. L’IRCAI (avec qui nous travaillons) était chargé du programme. Cet événement comptait la présence de nombreux représentants de la commission, dont la commissaire Mariya Gabriel. Et nous avons pu y participer -malheureusement à distance, la Slovénie commençant à devoir se refermer un peu- sur deux sujets :
le matin, lors de la session sur les différents projets, nous avons présenté le projet AI4T, dont le but est de former les enseignants du secondaire à l’Intelligence artificielle
l’après-midi, lors d’une table ronde avec des personnalités reconnues comme Zeynep Varoglu, de l’Unesco, John Domingue, de l’Open University, Georgi Dimitrov, de la DG EAC et Yvonne Rogers d’UCL. Les questions concernaient le rôle que pourrait avoir l’IA dans l’éducation dans le futur. Et même si les différents intervenants ont fait preuve de retenue en mentionnant que par le passé l’IA avait parfois pêché par orgueil, il ne faisait pas de doute que les projets que les uns et les autres envisagions répondaient à des défis ambitieux. Dans des termes peut-être simplistes, il s’agit de construire le Netflix de l’éducation…
Une question -qui revient souvent- était celle de la possibilité de voir l’enseignant remplacé par l’IA. Les positions sont intéressantes : essentiellement, l’humanité de l’enseignant n’est pas remplaçable. Mais nous sommes aussi d’accord pour dire que d’autres aspects de notre mission le sont.
J’ai enfin défendu une position qui est le fruit d’analyses de terrain et de nombreuses discussions. Sans l’ouverture de l’éducation, l’IA n’apportera rien ou fera que cette éducation numérique se verra confisquée au profit de quelques groupes qui ne seront pas européens. Nous devons travailler sur les données de l’éducation, permettre à celles-ci d’être accédées bien plus simplement qu’elles ne le sont aujourd’hui. Sinon, d’autres mettront en place des plateformes qui vont justement permettre de récupérer (et confisquer) ces données.
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