Retour sur la Nuit Blanche des Chercheur·es 2023

La Nuit Blanche des Chercheur·es Halle 6 Ouest : "Vibrations"

Nous vous en parlions ici, le jeudi 2 février, nous avons participé à la Nuit Blanche des Chercheur·es, dont le thème était cette année “Vibrations”.

Toute la soirée, nous avons proposé aux participant·es de réfléchir avec nous à l’impact de l’intelligence artificielle sur différentes matières enseignées au collège et au lycée. Ainsi, nous avons animé 4 ateliers portant sur les arts plastiques / graphiques, le français, les langues vivantes, les mathématiques.

Les arts plastiques et arts graphiques

Le but de l’activité proposée était de permettre au public de s’interroger sur l’impact des IA dites génératives sur les métiers graphiques ou de design : illustrateur·rice, graphiste, designers ou encore architectes. Pour ce faire, nous avons principalement utilisé MidJourney, une IA popularisée l’été dernier et capable de générer des illustrations de qualité sur la base de phrases et de mots-clés, les fameux “prompts”.

Nous avions à notre disposition un “pot à prompts”, un vase contenant des petits papiers permettant de construire un prompt sous la forme d’un cadavre exquis. Chaque participant·e dans le public y piochait un papier : “objet”, “personnage”, “artiste”, “lumière”, “style graphique”… afin de générer une image de manière collaborative.

Une présentation permettait également de découvrir certains travaux faits avec MidJourney par des élèves d’une école de graphisme, et de découvrir les compétences que ces futur·es professionnel·les estimaient transformées par ces outils IA.

Pour en savoir plus sur ce sujet, vous pouvez également consulter l’article de Bastien Masse, publié sur le site de la Chaire : “Retour sur la Master Class et l’atelier IA et créativité au festival numérique Super Demain”.

Le français

“Qui faudrait-il appeler pour déblayer les trottoirs ?”
Réponse de ChatGPT : “Un déneigeur ou une entreprise de déneigement”
Réponse attendue : “La reine, car la reine déneige !”

Le but de cet atelier, animé par Richard Dufour, Ygor Gallina et Antoine Jamelot, était d’amener la discussion sur les intérêts et des limites des larges modèles de langue génératifs comme ChatGPT ainsi que d’expliquer leur fonctionnement.

La première activité consistait à dire une devinette Carambar à ChatGPT puis à lui demander d’expliquer pourquoi la réponse est drôle. Cet exemple permet d’initier une discussion avec les participant·es sur le fait que le modèle de langue n’a pas de notion d’humour, mais qu’il est convaincant lors de l’explication de la devinette.

Dans la seconde activité, les participant·es pouvaient écrire une histoire courte en étant assisté·es par GPT-3 (modèle fondateur de ChatGPT). Dans ce processus, nous nous rendons compte que les histoires générées par GPT-3 sont très simplistes. En effet, les modèles de langue génèrent le mot le plus probable. Sans idée précise, impossible de faire générer la prochaine expression écrite !

Les langues vivantes

C’était le sujet que nous pouvions considérer comme le plus urgent il y a quelques mois, tant l’impact des moteurs de traduction automatique se faisait sentir. Dans des activités récentes, nous avions pu discuter avec les enseignant·es de langues et leurs témoignages étaient assez édifiants.

Pour l’atelier, nous avons voulu travailler sur une vision plus optimiste et proposer d’entrevoir ce que serait un monde multilingue. Nous (Mamadou Ciré Diallo et Colin de la Higuera) avons réutilisé la technologie développée pour Open Education Global Conference 2022, qui a permis aux conférenciers de s’exprimer en français, anglais, arabe et espagnol.

Lors de l’atelier, deux écrans se faisaient face. Sur le premier écran, un·e participant·e dialoguait en français. Sur l’autre, l’un de nous lui répondait. Au bout de quelques échanges, nous posions la question : “Dans quelle langue suis-je en train de m’exprimer ?”, et c’est avec surprise que notre participant.e découvrait que ce n’était pas en français ! Bien entendu, le débat qui suivait pouvait être très riche !

Les mathématiques

La soirée s’est ouverte sur fond de sensationnalisme du rôle de l’IA dans l’éducation grâce à ChatGPT. Les participant·es ont dû résister aux attraits de ce “miracle”, aux démonstrations de réalité virtuelle et à une banane radioactive pour venir jusqu’à la table où l’on traitait de l’IA et des mathématiques.

Lors de cet atelier, animé par Jotsna et Jérémie Coris, nous commencions par demander aux participant·es de choisir des cartes en fonction de leur position sur l’IA, les mathématiques et l’identité leur parlant le plus – parent, enseignant·e, chercheur·e, etc. L’idée était de proposer une activité en fonction de ce qu’ils/elles avaient choisi.

Quelques exemples d’activités :

résoudre une énigme et faire en sorte que ChatGPT la résolve également ;
essayer l’application Photomath sur une copie d’examen de lycée ;
discuter des applications de l’IA pour les mathématiques ;
essayer de poser des questions auxquelles les outils ne peuvent pas répondre (exemples fournis) ;
explorer comment nous pouvons dessiner, construire des objets ou jouer de la musique pour résoudre des problèmes mathématiques (exemples fournis) ;
s’interroger sur la manière d’enseigner, en mettant en avant les grandes idées des mathématiques et de nombreux exemples d’utilisation pour susciter l’intérêt et la motivation (exemples fournis).

Nous avons eu beaucoup de discussions profondes et espérons que les participant·es les ont trouvées aussi enrichissantes que nous.

Un grand merci à Jérémie Coris pour son aide dans la construction des activités et de l’animation.